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Abstract
Cet article s’intéresse aux modalités d’écriture de l’un des lieux communs les plus diffus du paysage géographique et culturel nord-américain : les banlieues résidentielles. Si elles ne suscitaient jusqu’alors guère plus que l’indifférence ou le mépris, les banlieues deviennent, sous la plume de John Cheever, un lieu de la littérature nord-américaine des années 1950. Partant de la force de rassemblement que l’ancienne rhétorique prêtait au lieu commun, l’article interroge les modes de mise en discours d’un espace qu’inattentions et lectures collectives du réel tendent à réduire à une vaste évidence partagée. Ainsi, l’analyse s’attachera d’abord à définir un discours collectif qui enferme l’espace dans une proximité prévenant le jaillissement de toute forme de saillance. L’étude du descriptif interrogera ensuite les hésitations d’une écriture confrontée à un espace où il n’y aurait, selon la formule récurrente des personnages, « rien à voir ». Enfin, la discrète force poétique des banlieues sera mise au jour : en dérangeant les lieux communs qui saturent le discours des banlieues, l’écriture vise moins la critique du modèle qu’elle n’en invente les modes d’espacement.
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