Le toucher, lieu commun
Abstract
Cet article se propose de considérer la relation rhétorique entre toucher, doxa et communauté, en interrogeant la figure du toucher dans le texte philosophique et la figure de l’intouchable dans le récit littéraire. En réponse à Jacques Derrida, qui théorise l’inscription du toucher dans le langage ordinaire, on retracera le travail de défamiliarisation opéré par diverses figures narratives et conceptuelles du toucher. On comparera pour cela la manière dont les champs philosophique et littéraire ont produit différentes politiques tactiles : contre les mythes communautaires, les philosophies contemporaines de la communauté portent le toucher vers l’intouchable, tandis que les récits modernistes de l’intouchabilité suggèrent que l’individu intouchable, dès lors qu’il peut toujours déjà toucher, appartient à une communauté sensible primordiale. Dans sa plasticité même, le topos haptique mobilise le langage ordinaire mais redessine également des formes inédites et plurielles du commun.
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