Ethan Frome et la Nouvelle-Angleterre : écriture du lieu commun
Résumé
Avec Ethan Frome (1911), Edith Wharton veut combler les lacunes de la tradition de la couleur locale en se confrontant aux rudesses de la vie rurale de Nouvelle-Angleterre. Par le détournement d’un corpus de lieux communs, le récit vient se placer sur le terrain même d’une tradition régionaliste désormais désuète pour interroger la capacité de la région à se constituer en espace commun, c'est-à-dire à configurer une communauté qui soit de l'ordre du lien et non de la soumission à une loi commune. Prenant appui sur les travaux de Jacques Rancière, l'article montre comment Ethan Frome vient se situer au cœur même du commun pour dégager la part de non-commun et de non-partagé qui lui est inhérente. En articulant une perspective naturaliste avec des stratégies modernistes, l’écriture cependant reconfigure le lieu pour donner corps à une nouvelle forme de communauté. Le récit fait ainsi jouer les contours de la région et l’articule avec cette « communauté imaginée » (B. Anderson) qu'est la nation, tout en créant au-delà un nouvel espace commun, espace dialogique simultanément narratif, poétique et pictural où se fonde une communauté esthétique d’envergure transnationale.
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