Poupées... qu'on les appelle : une expérience audiovisuelle de la fascination
Mots-clés :
Jo Attié, Robert Cahen, Maurice Blanchot, Stéphane Mallarmé, Audiovisuel, Cinéma, Image, Langage, Psychanalyse, séduction, fascinationRésumé
Réalisée en 1972 d’après une idée et un texte du psychanalyste Joseph Attié, le film 35mm Poupées... qu'on les appelle exploite les effets conjoints des images, des sons et du langage afin de captiver les spectateurs et de les mettre à l’épreuve d’une situation d’absence de temps analogue à celle décrite par Maurice Blanchot dans son ouvrage L’espace littéraire. Si le motif des poupées n’est pas étranger à l’émergence de la fascination, les capacités d’expression propres à l’audiovisuel permettent d’exacerber cet état en entraînant les spectateurs dans une expérience phénoménologique du regard et de la voix. Sans chercher à expliciter la nature de ce phénomène de fascination sur le plan psychologique, cet article propose d’examiner les mécanismes visuels et sonores qui provoquent cette situation quelque peu paralysante. Pour ce faire, les rapports de réciprocité et de réversion entre le regard des spectateurs et l’objet audiovisuel sont envisagés avant de considérer le rôle de la voix – qui engage autant les significations des mots que leur sonorité – dans la manifestation de la co-présence (ou la co-absence) de phénomènes opposés (l’être et le non-être, le vivant et l’inerte, la présence et l’absence, la matière et le vide, l’attraction et la répulsion, soi et l’autre, l’effectif, le réel et les désirs, les fantasmes), et par conséquent dans l’expérience de la fascination. En dernier lieu, l’observation de la nature équivoque des poupées, en tant que triple image, permet de concevoir l’affinité de l’expérience du visionnage avec celle de l’absence de temps.
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