La réserve et le sens (Citizen Kane et Heart of Darkness)
Mots-clés :
Réserve, Secret, Citizen Kane, Heart of Darkness, SensRésumé
Il n’y a pas de sens sans réserve. Examinant les exemples en apparence opposés de Citizen Kane et Heart of Darkness, cet article s'attache aux rapports paradoxaux de la réserve et du sens exemplifiés par le récit, cinématographique ou littéraire. Si, d'une part, il n’y aurait aucun sens à se mettre en quête du sens sans présupposer qu’il puisse ou doive être de quelque manière puisé dans une réserve (l’Histoire, la mémoire, « les faits », …), on constate que, d’autre part, au sens il y a toujours une réserve inaccessible même lorsque l’on pense l’avoir atteinte au terme d’un parcours plus ou moins semé d’embûches. Il y a toujours un au-delà ou un en-deçà, ou un non-lieu du sens que le secret (se) réserve, mais on verra que l'inaccessibilité de la réserve est la condition même du sens comme quête. Il n’y a donc pas de sens sans réserve : il n’y a pas de sens qui se livre intégralement ; mais sans réserve, il n’y a pas de sens.
Focusing on the seemingly opposed examples of Citizen Kane and Heart of Darkness, this paper intends to examine the paradoxical relations of meaning and reserve as instanced by narrative – be it cinematographical or fictional.
The quest for meaning suggests that meaning can and should be culled from a reserve – e.g. the storehouse of History, memory or facts – but on close scrutiny it also reveals that there is no end to such quest, that somehow meaning is never "delivered" fully, unreservedly – there is no meaning without reserve. Yet such reserve, the very unattainability of the reserved, the secret, is the condition of meaning as quest – without reserve, there is no meaning.
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