L'enthousiasme : sublime, terreur et aporie
Mots-clés :
enthousiasme, terreur, sublime, impossibleRésumé
Dans L’Enthousiasme, Lyotard établit un lien entre le sublime, la terreur et les « grands bouleversements historiques », au point que l’enthousiasme apparaisse tel l’affect privilégié de tout ce qui confronte la représentation et l’imagination à leur limite. Mode extrême du sublime, l’enthousiasme ouvre à une « esthétique » de la sidération qui culmine avec les images de la terreur diffusées par Al-Qaida, Aqmi, Aqpa ou Daech, et reprises par les médias occidentaux : attentats du 11 septembre, exactions à Abu Graïb, décapitations d’otages, bombardements au gaz sarin à Khan Cheikhoun… Exemplaire d’une culture de la destruction pornographique, l’enthousiasme questionne notre responsabilité face à l’image, à l’histoire et à la catastrophe en même temps qu’il permet d’isoler un noyau de jouissance qui n’est pas résorbable dans la rationalité, le discours et la société. Par cet aspect, l’enthousiasme est le dehors de l’esthétique et de ses catégories : il relève de l’informe, du négatif et de l’hétérologie ; sa radicalité réduit la théorie à l’impuissance en une assomption de l’échec, du non-sens et de la perte. Aporétique, il est le symptôme d’un réel qui est l’autre nom de l’impossible.
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