Robert Burns et la fable animalière
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Robert BurnsRésumé
Loin d’être « a Heaven-taught ploughman », comme le veut la légende, Robert Burns possédait une connaissance encyclopédique de la nature. Ce savoir avait bien entendu une origine pratique et pragmatique, mais aussi livresque, dans la mesure où Burns était un lecteur avide, et avide de savoirs, notamment au sujet du monde agricole. Il faut aussi se représenter que les animaux, dans les villages d’Écosse au XVIIIe siècle, formaient partie de la vie quotidienne des paysans, avec leurs cris spécifiques, leurs odeurs, leurs passages, leurs usages selon les saisons ou encore selon leur âge. Les animaux, dans leurs rapports aux humains, ne constituent pas un bloc uniforme : il convient de distinguer les animaux sauvages, les animaux domestiques, et les animaux semi-domestiques comme certains oiseaux, par exemple. Ces derniers, tout en ayant leur habitat propre, prennent l’habitude de vivre au rythme des paysans qui sèment des graines et labourent leurs champs. À ce rapport à la nature, pratique ou scientifique, s’ajoutait tout un fond de folklore écossais comprenant des animaux fabuleux et souvent maléfiques. Cette tradition s’est illustrée au XVIIIe siècle dans l’œuvre de poètes écossais que lisait Burns. Ensuite, un des traits particuliers des poèmes de Burns est que nombre d’entre eux prennent en compte la dimension écologique de la cohabitation entre humains et animaux. Enfin, une autre dimension, dramatique cette fois, de la présence animale dans ses poèmes, remonte à Ésope, et emprunte aux genres du fabliau et de la fable, à la manière de celles de La Fontaine. Burns, qui avait appris le français, s’était procuré le recueil, et cette lecture avait suscité chez lui le commentaire suivant : « Les Contes de Fontaine [sic] is in the way of my trade », indiquant par là la portée satirique (à la fois comique et, plus sérieusement, politique) de plusieurs poèmes. Cet article propose donc d’étudier les différentes modalités de la représentation animale dans les écrits (poèmes, chansons, articles politiques) de Robert Burns.
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