L'oeil et la main du satyre : connivence et capture du spectateur dans la peinture de Rubens
Mots-clés :
Rubens, satyre, scopie, regard, désir, fascinationRésumé
Le satyre est à la fois risible et magistral. Omniprésent dans l'oeuvre de Rubens, il n'est pas que la bête lubrique sortie de l'antre de la forêt. Son oeil a quelque chose de dévorant, sa main a quelque chose qui relève de la scopie corporelle. Et quand celui-ci regarde le spectateur, ou la spectatrice par la puissance du clair-obscur, comme dans la superbe toile de 1618, Deux satyres, les imaginaires convoqués sont loin d'être superficiels. Derrière sa bestialité panoptique se tapit l'autoréflexivité de la peinture. Sa force de fascination résidant aussi dans une réciprocité avec le spectateur : sa morsure haptique agit à la façon d'un miroir. Alors, l'oeil du satyre abolit l'étanchéité que l'on croyait circonscrite au tableau. Nous voilà face au satyre, à sa pure picturalité et à l'épreuve de nous-même.
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