Le portrait de la femme fatale dans l'oeuvre de Frederick Sandys : entre séduction et sidération
Mots-clés :
Sandys, Femmes, Société victorienne, PréraphaélismeRésumé
L'oeuvre de Frederick Sandys, peintre britannique du XIXe siècle, se divise en deux catégories faisant la part belle aux représentations de la féminité : d'un côté les célébrations traditionnelles des épouses de ses mécènes qui glorifient l'Ange du Foyer, de l'autre côté la femme fatale incarnée au travers de figures mythologiques qui se caractérisent à la fois par leur fort pouvoir de séduction mais aussi par leur dimension létale. Sandys ponctue ses portraits de femmes sensuelles d'un ensemble d'indices visant à mettre en garde les spectateurs contre la nature mortifère de cette séduction. Tous ces indices s'accompagnent de surcroît d'une présentation remarquable de ses héroïnes : elles sont très souvent dépeintes de profil, de trois quart, ou si elles sont représentées de face leur regard est détourné de celui du spectateur. Sandys témoigne ainsi du pouvoir hypnotique de l'image et permet de la sorte au spectateur d'assouvir sa pulsion scopique tout en le protégeant du pouvoir réifiant de ces femmes qui se trouvent réduites au statut d'objet de désir. Par conséquent, les toiles de Sandys offrent au spectateur un espace sublimé d'assouvissement de ses fantasmes à replacer dans le contexte bien particulier de la société victorienne et de son rapport au corps féminin. Une résonance particulière s'établit aussi avec l'histoire sentimentale tumultueuse du peintre, privé de son pouvoir créateur pendant de longues périodes, comme en témoigne sa relation avec la gitane Keomi.
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