"Always try and do too much. Dispense with safety nets" : Rushdie et l'écriture de l'excès

  • Elsa Sacksick Université paris VIII
Mots-clés: Roman, Oralité, Hybridation, Postmodernisme, Rushdie, Salman, Roy, Arundhati, Winterson, Jeanette

Résumé

Dans les romans de Rushdie, l’excès peut s’entendre à la fois dans une acception quantitative et qualitative. Dans un premier temps, la prolifération qui marque les personnages et leur corps en excès, s’avère fonctionner également du point de vue syntaxique et narratif. L’hypertrophie de la phrase (qui s’épanche sur plusieurs pages et qui fait proliférer les signes de ponctuation comme les subordonnées), affecte également la narration marquée par la digression et l’emboîtement des récits. En parallèle, l’excès s’entend également comme un mouvement de dépassement de la mesure, une transgression. Il implique une exploration de  territoires hors normes et instables comme le révèlent son usage novateur de la langue anglaise avec un déplacement de la langue vers « lalangue », territoire du reste, mais aussi sa représentation de la réalité qui déborde dans l’imaginaire et se déplace à l’oblique du réel. Ainsi Rushdie fait de l’excès une stratégie face à la crise de la représentation  et propose une autre manière d’appréhender la langue et la mimesis.

 

In Rushdie’s novels, excess corresponds to a quantitative and a qualitative acceptation. First, the proliferation typical of the characters and their body turns out to work on the level of the syntax and the narrative. The hypertrophy of the sentence (flowing on several pages and integrating a profusion of punctuation marks and subordinate clauses), affects also the narrative, which ramifies into constant digressions and embedded narratives. Besides, excess also conveys a notion of movement and of transgression. It implies exploring the unchartered territories lying beyond the norm. This is particularly relevant as regards Rushdie’s innovative use of the English language and its constant shift from la langue to « La Langue », but also as regards the representation of reality overlapping the imaginary world. In that sense, Rushdie uses excess as a strategy to confront the crisis of representation in a biased way, and to initiate a new way of apprehending language and mimesis.

 

Biographie de l'auteur

Elsa Sacksick, Université paris VIII
MCF au département d'anglais à l'université Paris VIII.
Publiée
2014-02-26
Rubrique
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