Résurgences du moi et questionnements de l’être dans Daniel Deronda par George Eliot
Mots-clés :
Eliot, George, Roman victorienRésumé
Daniel Deronda explore, selon des axes et des perspectives multiples, les voies ardues de la quête de soi, qu'elle soit le fait d'un individu ou d'une collectivité tout entière lorsque ce n'est plus seulement un personnage mais tout un peuple qui doit se construire un centre d'existence.
La caractéristique de cette quête, ou plutôt de ces quêtes entremêlées, est qu'elle s'opère sur le mode de la rupture, de la discontinuité, d'une dialectique toujours sensible entre l'oubli et la mémoire, entre la perte et la restitution, la disparition et la réapparition. Le principe de résurgence est ainsi sans doute l'une des clés de ces recherches identitaires problématiques qui se cristallisent autour des trois personnages centraux du roman : Gwendolen Harleth, jeune beauté ambitieuse nouvellement promue dans le monde aristocratique, Daniel Deronda, mentor à la destinée historique et Mordecai Cohen, figure charismatique du prophète juif qui ancre définitivement le roman dans la sphère du collectif et du sacré.
Tous trois illustrent à des degrés divers et avec plus ou moins de réussite le cheminement vers l'éventuelle restitution de ce qui fut jadis perdu, de l'intégrité de l'être à la nation recomposée.
Ces surgissements de l'être sont d'autant plus remarquables qu'ils sont le fruit de rencontres, voire de confrontations déterminantes, et qu'ils peuvent se manifester par des phénomènes parfois excessifs comme des visions ou des hallucinations. Ce sont ces soubresauts douloureux mais nécessaires dont George Eliot rend compte dans son ultime roman, le plus complexe et le plus novateur de son œuvre.
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