« To remember [...] audibly » : la voix accidentée dans Lord Jim
Mots-clés :
Voix, Narration, Conrad, Joseph, Lord JimRésumé
Il s’agit dans cet article de s’attarder sur le caractère absolument central de la voix dans toutes les problématiques du roman Lord Jim. Si elle sert une mimesis qui singularise les personnages et détermine la spécificité des lieux, ses inflexions et ses silences accompagnent également une dramaturgie des discours ainsi que le montre l’opposition entre la scène de justice, théâtre de voix disincarnées, et la scène de transfert entre Jim et Marlow dans laquelle ce dernier se fait le destinataire de la « phrase affect » silencieuse de Jim. Tout au long du roman, les voix dramatisent un corps qui lutte pour faire sens, attestant ainsi des traces de pulsions dans le frayage du symbolique quand elles ne déchirent pas le tissu du symbolique sous l’effet d’affects comme l’angoisse ou la terreur. Le texte explore sans relâche les pouvoirs imaginaires de la voix, orchestrant la faille des subjectivités ou leurs captations imaginaires et il recourt encore à elle encore pour exprimer son sens de l’histoire et de l’éthique. Le pouvoir même du récit de Marlowe tient à la dimension de la voix, à tel point que le texte tout entier semble être soutenu par un désir de voix, se transformer en une prosopopée de la voix en tant que perdue.
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