https://ojs.parisnanterre.fr/index.php/latelier/issue/feedL'Atelier2024-10-13T08:22:36+00:00Pascale Tollancepascale.tollance@univ-lyon2.frOpen Journal Systems<p><em><strong><span style="font-family: Verdana; font-size: small;"><span style="font-size: 12px;">Atelier :</span></span></strong></em></p> <ul> <li class="show">espace voué à l’élaboration d’objets (matériels ou conceptuels), lieu où les choses <img style="float: right; margin: 10px;" title="jos_amman_workshop_226" src="/public/site/images/scarella/jos_amman_workshop_226.jpg" alt="jos_amman_workshop_226" width="172" height="226">sont en devenir</li> <li class="show">idéalement aussi, lieu d’échanges sur les pratiques — dont témoigne l’extension du terme aux groupes de réflexion au sein d’un congrès, par exemple</li> <li class="show">lieu, enfin, où les outils et les méthodes mis en œuvre, s’ils contraignent l’élaboration des objets, sont également contraints en retour de s’affiner et d’évoluer</li> </ul>https://ojs.parisnanterre.fr/index.php/latelier/article/view/628Les étranges objets décoratifs de « Choseville » (Villette, Charlotte Brontë, 1853)2024-10-12T13:22:07+00:00Isabelle Hervouet-Farrarisa.hervouet@orange.fr<p>Dans l’autobiographie fictive de Lucy Snowe, postérieure à l’Exposition universelle de 1851, le romantisme flamboyant de <em>Jane Eyre</em> (1847) a cédé la place à un réalisme toujours ardent, mais également préoccupé de matérialité. Cet article questionne la place faite à l’objet, parfois à la « chose » dans <em>Villette</em> (Charlotte Brontë, 1853) en s’appuyant sur la mention d’objets domestiques brodés, cousus ou peints par les femmes : quelques robes, ainsi que deux écrans à feu, une pelote à épingles et une chaîne de montre. Puisque Lucy a elle-même fabriqué la plupart de ceux-ci, la critique analyse souvent l’objet dans <em>Villette</em> comme la matérialisation d’éléments épars de la psyché de l’héroïne, psyché qu’il serait donc possible de reconstruire et de décrire en interprétant ces objets comme métaphores. Dans un récit marqué par la difficulté à exprimer l’intime, Brontë porte d’ailleurs un très grand intérêt à la classique analogie textile-textuel. Il est nécessaire cependant de dépasser une lecture classique des objets comme métaphores de la psyché de Lucy dans la mesure où, si Brontë les utilise comme relais de l’intime, elle semble finalement les poser en concurrence avec le sujet et son langage. Au-delà de l’animisme, Brontë transforme ces objets décoratifs en fétiches dépositaires d’une histoire qui restera tue. <em>Villette</em> rejette même l’opposition binaire sujet-objet pour mettre en scène le contrôle du discours et la réification, parfois la création de l’humain par des vêtements cousus, des bibelots brodés ou peints. Dans le cas de Lucy, la domination opérée par les « choses » oscille entre protection et menace : si à la conclusion du roman Lucy est placée à l’abri au milieu d’objets, elle est elle-même devenu l’un d’eux.</p> <p> </p> <p>Mots-clés : Charlotte Brontë, <em>Villette</em>, objet, chose, « travaux de dame », animisme, fétichisme</p>2024-10-13T00:00:00+00:00(c) Tous droits réservés L'Atelier 2024https://ojs.parisnanterre.fr/index.php/latelier/article/view/629La littérature moderniste et les objets : « fragments of being » - le perpétuel devenir de l’objet2024-10-12T13:43:57+00:00Elisabeth Vialleelisabeth.vialle@free.fr<p>Alors que la matérialité de l’objet a réinvesti le discours critique depuis quelques décennies, la tension qui a parcouru la littérature des XIX<sup>e</sup> et XX<sup>e</sup> siècles, tout autant que la critique, montre l’instabilité du statut de l’objet et de sa fonction, alors qu’il devient, dans une société de plus en plus matérialiste, un matériau proprement littéraire, entre isomorphisme romantique et référentialité réaliste. La littérature moderniste en Grande-Bretagne, à un moment-charnière entre le réalisme du XIX<sup>e</sup> siècle et le Nouveau roman des années 1950, va faire de l’objet le lieu d’une interrogation métaphysique sur la relation du sujet au monde dans une période de crise herméneutique et ontologique, et mettre en place une véritable poétique de l’objet. En remettant en question le statut de l’objet, non seulement par rapport à la <em>chose</em> mais également à <em>l’être</em>, l’esthétique moderniste des années 1920 et 1930 en Grande-Bretagne met en scène la tension entre un dégoût de la production de masse, une fascination pour le monde objectal devenu matériau poétique et une extrême subjectivité de l’écriture. Deux catégories d’objets sont ici mises en lumière comme des matériaux privilégiés dans ce travail de l’objet : les vêtements qui portent un questionnement ontologique et la maison de poupée qui, à ce questionnement, ajoute une dimension métafictionnelle. Une étude de textes d’écrivains emblématiques de la période (Woolf, Mansfield, T.S. Eliot et Bowen) montre comment l’objet – entre <em>chose</em> et <em>objet</em> –se trouve à la fois renvoyé à sa matérialité et investi, voire surinvesti, d’un pouvoir narratif et symbolique qui ne résout pas toujours les tensions créées par cette contradiction. C’est ainsi que s’opère un transfert constant entre ontologique et ontique avec, en son centre, un objet en perpétuel devenir.</p> <p>Mots-Clés : choses ; objets ; matérialité ; modernisme ; Virginia Woolf ; Katherine Mansfield ; Elizabeth Bowen</p>2024-10-13T00:00:00+00:00(c) Tous droits réservés L'Atelier 2024https://ojs.parisnanterre.fr/index.php/latelier/article/view/630Recours et secours des choses : la poésie de Frank O’Hara (1926-1966)2024-10-12T13:53:50+00:00Olivier Brossardolivierbrossard@hotmail.com<p>Dans une lettre de juillet 1955 au peintre Fairfield Porter, le poète Frank O’Hara (1926-1966) confie les affres dans lesquelles le plonge l’épreuve de l’écriture : “[My work] is full of objects for their own sake, spleen and ironically intimate observation which may be truthfulness (in the lyrical sense) but is more likely to be egotistical cynicism masquerading as honesty.” Les <em>Collected Poems</em> et les écrits sur l’art de Frank O’Hara proposent une réflexion discrète sur le rapport de l’homme au monde matériel. L’expression « objects for their own sake » est à cet égard féconde : l’entreprise de réinvention du sujet lyrique par O’Hara peut être comprise comme une variation sur le mot « sake ». Si l’on définit la locution par « objets pour eux-mêmes », on comprend alors le matérialisme du poète comme la volonté de rendre compte de la réalité objective sans projeter sur elle de sentiments ni en faire le simple vecteur de la subjectivité. Même si les plus beaux objets sont pour O’Hara ceux qui résistent à la volonté des hommes d’y accrocher leurs sentiments, ils ne sont pourtant en rien affranchis de l’emprise de la subjectivité : ils sont aussi « for my sake ». Cet article propose d’explorer un premier « lyrisme matérialiste » de Frank O’Hara jusque dans les poèmes du milieu des années cinquante, qui voient s’élaborer un « nouvel intérieur » peuplé d’objets qui prépare les poèmes « I do this I do that » du marcheur de New York.</p> <p> </p> <p>Mots-clés : Frank O’Hara (1926-1966), poésie, poésie étatsunienne, lyrisme, matérialisme, sujet, objet</p>2024-10-13T00:00:00+00:00(c) Tous droits réservés L'Atelier 2024https://ojs.parisnanterre.fr/index.php/latelier/article/view/631 Seeing Through the Blank Screen in The Silence2024-10-12T14:00:54+00:00Stefania Iliescustefania.iliescu@wanadoo.fr<p>By analyzing Don DeLillo’s latest novel, <em>The Silence</em>, this paper argues that the blank screen stands as an intermediary that shapes human beings’ sense of identity within contemporary technological culture. The screen becomes a candidate for thinking through the present on account of the dual status it acquires: that of a hyponym of technology, and simultaneously the status of a physical object which plays a crucial role in organizing and determining human lives. This article sets out to show how the dysfunctional nature of the screen makes it more conspicuous in the physical space and consequently endows it with new characteristics and qualities which draw attention not so much to its functions as to the way in which its very presence alters human interactions. This condition shifts the focus from functionality to ontology. In the narrative space the object becomes an agent that reshapes behavior and adjusts human ends to match the character of technological means. The blank screen certainly works as a catalyst for speech, albeit one that creates gaps and blanks further isolating the characters. Language may fail to forge human identities in the sensible space that the characters inhabit, but the narrative still has the ability to redeem the credibility of language through the moments of silence it creates, which are conducive to acts of listening on the reader’s part.</p> <p> </p> <p>Keywords: hybridity<strong>, </strong>object, relational ontology, screen, silence, subject, technology</p>2024-10-13T00:00:00+00:00(c) Tous droits réservés L'Atelier 2024https://ojs.parisnanterre.fr/index.php/latelier/article/view/632“Earth Thinking Aloud”: The Agency of Trees in The Overstory by Richard Powers2024-10-12T14:09:58+00:00Kathie Biratkathie.birat@wanadoo.fr<p>This article explores the idea of nonhuman agency in Richard Powers’s <em>The Overstory</em>. On the basis of Bruno Latour’s actor-network theory, which opens a theoretical space for defining the agency of objects, the article examines the possibility of applying Latour’s theories to Powers’s representation of trees. Although metaphor, of which Powers makes abundant use, suggests a form of agency in its way of bringing the world closer to human understanding, it also represents a barrier to a reckoning with nonhuman agency. The manner in which Powers explores the relation between literal and metaphorical levels of narrative makes it possible to perceive the agency of trees as an effect of this interaction, rather than the result of a metaphorical appropriation. This narrative strategy can be seen as producing “assemblages” resembling those which Bruno Latour and Jane Bennett consider as vehicles for nonhuman agency.</p> <p>Keywords: Richard Powers, forests, nonhuman agency, Bruno Latour, metaphor</p>2024-10-13T00:00:00+00:00(c) Tous droits réservés L'Atelier 2024https://ojs.parisnanterre.fr/index.php/latelier/article/view/633« There were other things » : Exposer l’objet, décentrer l’humain, devenir chose dans la fiction empathique de Brian Evenson2024-10-12T19:35:10+00:00Morgane Augrismorgane.augris@univ-tours.fr<p align="justify"><span style="font-family: Times New Roman, serif;">Dans </span><span style="font-family: Times New Roman, serif;">le récit </span><span style="font-family: Times New Roman, serif;">« Shirts and Skins » </span><span style="font-family: Times New Roman, serif;">(201</span><span style="font-family: Times New Roman, serif;">9</span><span style="font-family: Times New Roman, serif;">) </span><span style="font-family: Times New Roman, serif;">de l’auteur américain contemporain Brian Evenson, un couple se rend à deux moments clés de son histoire à </span><span style="font-family: Times New Roman, serif;">une </span><span style="font-family: Times New Roman, serif;">installation minimaliste</span><span style="font-family: Times New Roman, serif;"> du même artiste</span><span style="font-family: Times New Roman, serif;"> : </span><span style="font-family: Times New Roman, serif;">les che</span><span style="font-family: Times New Roman, serif;">mises suspendues à des patères dans la première occurrence deviennent dans un </span><span style="font-family: Times New Roman, serif;">second</span><span style="font-family: Times New Roman, serif;"> temps des pans de peau, chaque fois accompagnés d’un petit écriteau où figure la désignation de l</span><span style="font-family: Times New Roman, serif;">a chose</span><span style="font-family: Times New Roman, serif;"> mis</span><span style="font-family: Times New Roman, serif;">e</span><span style="font-family: Times New Roman, serif;"> en scène. </span><span style="font-family: Times New Roman, serif;">L’ex-position de l’objet est habituellement synonyme de subordination à la catégorie maîtresse de l’humain mais ici, les positions se voient renversées : l’objet sort de l’ombre et impose un décentrement à l’humain, scellant enfin leur réunion dans le tissu du monde. Le continuum qui s’esquisse entre tissus textile, cutané et textuel laisse entendre le rôle joué par le langage dans les relations hiérarchisées que les humains nouent entre eux, mais également aux objets. La prose d’Evenson, refusant toute médiation </span><span style="font-family: Times New Roman, serif;">auctoriale et toute forme de transcendance, s’efforce par une œuvre hybride, poreuse et empathique de déstabiliser ces représentations. </span><span style="font-family: Times New Roman, serif;">Les greffes post-humaines qui s’opèrent dans les diégèses reflètent </span><span style="font-family: Times New Roman, serif;">l’expérience du lecteur, invité à une rencontre symbiotique avec l’objet-livre.</span><span style="font-family: Times New Roman, serif;"> L’éclairage prodigué par les ontologies plates permet de réconcilier deux versants apparemment distincts de la fiction evensonienne : l’inquiétante étrangeté suscitée par des objets quotidiens soudain devenus perturbateurs, et l’effondrement environnemental abordé dans des récits post-apocalyptiques. Sans reconnaissance du devenir </span><span style="font-family: Times New Roman, serif;">(</span><span style="font-family: Times New Roman, serif;">de l’</span><span style="font-family: Times New Roman, serif;">)</span><span style="font-family: Times New Roman, serif;">objet,</span><span style="font-family: Times New Roman, serif;">aucun à-venir n’est concevable pour ces choses parmi d’autres que sont les humains.</span></p> <p align="justify"> </p> <p align="justify"><span style="font-family: Times New Roman, serif;">M</span><span style="font-family: Times New Roman, serif;">ots-clés :</span> <span style="font-family: Times New Roman, serif;">Brian Evenson, écocritique, ontologies plates, affect, représentation, langage, effondrement, </span><span style="font-family: Times New Roman, serif;">post-apocalyptique, décentrement, anti-humanisme</span></p>2024-10-13T00:00:00+00:00(c) Tous droits réservés L'Atelier 2024https://ojs.parisnanterre.fr/index.php/latelier/article/view/634Moving Objects, from Prosthetics to Affects: Metonymic Ontologies in Harry Parker’s Anatomy of a Soldier and Hybrid Humans2024-10-12T19:51:59+00:00Katia Marcellinkatia.marcellin@univ-montp3.fr<p>Harry Parker’s writings, whether his novel <em>Anatomy of a Soldier </em>(2016), or his recent essay, <em>Hybrid Humans </em>(2022), draw complex relationships between objects and human beings. In his debut novel the objects narrate the events that led up to and followed the human character’s loss of his legs. They take responsibility for some of the characters’ sufferings or substitute themselves to human bodies, their lifespan sometimes exceeding that of their counterparts of flesh and blood. Thus, the “soldier” shifts in and out of focus, becoming at times a secondary character or even a mere prop in a story that should have been his.</p> <p>Parker’s approach in <em>Hybrid Humans </em>confirms that of <em>Anatomy of a Soldier.</em> Drawing from his own experience as an amputee, Parker goes on to explore the interdependences between human beings and objects. Although this essay does not endow “things” with a voice, it goes perhaps even further as the author comes to wonder to what extent objects can, paradoxically, become the very things on which one’s humanity hinges.</p> <p>This article proposes to explore the ontological and representational ambiguities surrounding objects in these two texts through the figure of the metonymy. I wish to show how Parker’s objects carry – metonymically – what <em>remains</em> of human experiences, but can, conversely, affect and transform the very essence of the human that rely on them. Eventually, I show how Parker’s metonymic reversals reorganise the logics of representation and call for an ethical reconfiguration of our frames of perception.</p> <p>Keywords: objects, things, metonymy, disability, affects, ontology, posthuman, relationality, ethics, representation</p>2024-10-13T00:00:00+00:00(c) Tous droits réservés L'Atelier 2024https://ojs.parisnanterre.fr/index.php/latelier/article/view/636 Brave New Objects: Subverting Subjectivity in Margaret Atwood’s Hagseed, The Tempest Retold2024-10-12T20:28:34+00:00Caroline Sarré & Kerry-Jane Wallartcaroline.sarre@univ-orleans.fr<p>This paper concerns itself with the multiplication of objects in <em>Hagseed – The Tempest retold,</em> Objects journey from Shakespeare's play into the 2016 novel and act both as attributes, and as co-extensions of bodies, forming original entities when modifying the corporeality of characters. As the original Shakespeare play materializes as an object (the book the reader is holding but also the video performance in the diegesis), a reflexion on the control of bodies, and their (dis)location is carried out. A multiplicity of repetitions, substitutions, imitations, keep opening new doors in the novel but go beyond postmodern allusions to a world where originality has collapsed. Such repetitions are analyzed in this paper through the lens of Walter Benjamin’s work on the reproductivity of modern art, of Linda Hutcheon’s analysis of postmodern literature, and of Foucault's analysis of epistemic shifts at the end of the Renaissance. We consider whether objects and/or things function as evolutionary mechanisms through their metamorphosis and extend this by examining whether the result of this adaptability resonates with the resilience of literature as a whole. In contrast to the idea that reality is unfathomable, certain objects provide us with a new vision of strangeness, of otherness and possibly monstrosity, thereby offering us alternate realities.</p>2024-10-13T00:00:00+00:00(c) Tous droits réservés L'Atelier 2024