Couverture-L'Atelier-6.1-2014

Dans l'acception courante, l'excès est presque toujours entendu de manière négative, comme ce qui dé-range, dé-borde, dé-passe. Il trouble les cadres qui permettent de comprendre autant que de produire l'œuvre, de quelque nature qu'elle soit : il en sort et menace de les faire céder. À l'inverse, l' excès peut également, sans contradiction, pointer un défaut dans ce qui ne peut le comprendre, le contenir — cela excède l'entendement, dit-on parfois. Ce qu'un champ donné, à un moment donné, ne peut saisir, laisse hors champ, peut fournir l'occasion d'une réflexion sur les contours définis, en vue de leur (re)définition ou de leur contestation. L'histoire des arts et de la littérature est-elle dès lors envisageable sans une pensée de l'excès en même temps qu'une pensée des bords de l'œuvre ?

— Numéro coordonné par Isabelle Gadoin et Richard Pedot

 
Publiée: 2014-06-17